lundi 8 août 2011

Le rêve brisé des Assyro-Chaldéens

Claire Weibel Yacoub,
L’introuvable autonomie
. Cerf, mars 2011,
309 pages, 20 €.

Chrétiens de la première heure, les Assyro-Chaldéens ont connu bien des aléas au xxe siècle et, comme les Arméniens, un génocide en 1915. Ils font partie des minorités chrétiennes orientales protégées par la France. Ils sont très actifs durant la Conférence de la paix qui suit la Première Guerre mondiale, mais n’arrivent pas à faire prendre en considération leurs revendications. Cela ressort des très nombreuses notes en bas de page, qui renvoient à des documents d’archive surtout en anglais, en partie inédits. C’est l’une des richesses de cet ouvrage dont la lecture est très profitable et enrichissante. L’auteur n’hésite pas à souligner les divisions qui ont marqué cette communauté et ont empêché qu’elle puisse faire entendre ses demandes, d’autant que les rivalités entre Alliés, Anglais et Français, n’ont pas facilité la tâche. Ces pages présentent les régions de l’est méditerranéen qui sont souvent passées sous silence au profit d’ensembles plus connus. Les correspondances des missionnaires des différentes congrégations, que Claire Weibel Yacoub utilise abondamment, permettent de se faire une meilleure idée de la situation politique et sociale à cette époque. Un ouvrage intéressant sur une question peu évoquée jusqu’à présent. À recommander.

Mésopotamiens, chrétiens depuis deux mille ans, les Assyro-Chaldéens furent remplis d'espoir au lendemain de la Première Guerre mondiale.

Ils ne sont pas des inconnus pour l'Occident. Les premiers contacts remontent au XIIIe siècle. Au XVIIe siècle, la France passe même pour être leur protectrice. Pourtant, au XXe siècle, leur destin bascule. Durant la Grande Guerre, tout comme les Arméniens, ils sont victimes d'un terrible génocide en 1915. Dès l'armistice, les Assyro-Chaldéens s'enthousiasment pour les idées de liberté et d'autodétermination.

Le rêve d'une patrie les saisit. Lors de la conférence de la Paix à Paris. ils soumettent pas moins de onze mémorandums aux grandes puissances, tandis que sept délégations sont présentes à Paris. L'historien Arnold Joseph Toynbee en fournit un éclairage inédit. La France et la Grande-Bretagne sont en rivalité pour l'hégémonie sur les territoires de l'ex-Empire ottoman. La question assyrochaldéenne sera-t-elle abordée dans ce grand jeu d'échecs que se livrent ces deux Grands ? Ces pages d'histoire insuffisamment connues sont ici décryptées à travers différentes sources dont certaines sont inédites.

Les épreuves vécues par les Assyro-Chaldéens durant la Grande Guerre sont à méditer pour comprendre leur présent. Aujourd'hui seront-ils, une nouvelle fois, les grands oubliés de cette tragédie collective qui se déroule sous nos yeux en Irak ? Succédant à la SDN, que fait l'ONU pour protéger ces minorités autochtones ? Pour y répondre, il est indispensable de savoir ce qui s'est joué lors de la conférence de la Paix, entre 1919 et 1925. Cet ouvrage y contribue. 
  
Sensible à la question des chrétiens d'Orient, proche des Assyro-Chaldéens, Claire Weibel Yacoub, laborantine, diplômée en Droits de l'Homme, a rédigé cet ouvrage au terme de multiples recherches, rencontres et investigations auprès de différentes sources britanniques et françaises.

Sommaire :
LES ASSYRO-CHALDEENS N'ETAIENT PAS DES INCONNUS
L'occident avait des liens historiques avec les Assyro-Chaldéens avant 1919
L'occident était informé du génocide de 1915
L'après-guerre et les futures négociations de paix
  • LE REVE MIROITE


  • Union assyro-chaldéenne à Constantinople
    Les revendications des Assyro-Chaldéens à la conférence de la paix
    Les Assyro-Chaldéens divisés
    LE REVE BRISE
  • Le traité de Sevres : 10 août 1920

  • Sèvres révisé, conséquences néfastes pour les Assyro-Chaldéens
    Désillusions pour les Assyro-Chaldéens

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